Une ferme française au XXIème siècle

Une ferme connectée à son temps

Si la carte postale est fidèle à l'image d'Epinal - une ferme, des vaches dans un pré et des éleveurs, chaque élément de cet ensemble a pourtant vécu de profondes transformations depuis les années 60, au service de la qualité du lait et... de la qualité de vie de l'éleveur !

L'exploitation
Deux personnes pour : 88 hectares - 52 vaches - 350 000 litres / an
Une exploitation à taille humaine, utile à son environnement

L'élevage français cultive sa différence : prés de 62 000 exploitations en 2015, comptant une soixantaine de vaches et jusqu'à 100 pour les plus grandes. On est loin des 5000 vaches fréquentes dans les étables californiennes ou des petits troupeaux indiens de 3 vaches.

Réparties sur presque tout le territoire, les fermes laitières françaises...

Les éleveurs
GAEC ou EARL : 54% des fermes laitières
L'éleveur d'aujourd'hui, seul ou avec un/plusieurs associé(s)

A l'image de la société, le profil des producteurs de lait change : de plus en plus d’éleveurs ne sont pas issus de familles d’agriculteurs et exercent de moins en moins en couple. Le GAEC (groupement Agricole d’Exploitation en Commun) ou l’EARL (Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée) entre parents, enfants ou voisins sont désormais les...

Le troupeau
53 vaches par exploitation
3 races laitières majeures en France

 

La Prim'Holstein, 1ère vache française :

- 66% du cheptel

- Environ 8000 kg de lait par an

 

La Montbéliarde (plutôt dans l'Est) :

- 18% du cheptel

- Environ 6500 kg de lait par an

 

La Normande (plutôt dans l'Ouest) :

- 8% du cheptel

- Environ 6000 kg de lait par an

 

...

Le bureau
Des outils informatiques pour une gestion efficace

L’éleveur est un chef d'entreprise équipé et connecté et l'outil informatique lui est indispensable! Très mobiles sur la ferme, les éleveurs utilisent aussi de plus en plus les Smartphones.

- Pour la gestion : comptabilité, fiscalité, suivi adminitratif et réglementaire (ex : déclaration de naissance des veaux).
- Pour le troupeau : reception sur son smartphone d'...

L'herbe
Environ 50% de l'alimentation de la vache
L'herbe : une bonne partie de l'alimentation de la vache

Le pré (ou prairie), accolé à toute ferme laitière, sert de pâturage aux vaches, où elles broutent de l’herbe fraîche au printemps et en été.

 

En mai-juin, au moment où l'herbe pousse le plus (au delà des besoins du troupeau), une partie peut être coupée et séchée. Le foin ainsi obtenu constitue un stock de fourrages qui sera ...

Le champ de maïs
25% de l'alimentation de la vache laitière
L'ensilage de maïs, 2ème aliment de la vache

Après l'herbe, le fourrage le plus utilisé pour alimenter les vaches laitières est le maïs sous forme d'ensilage.

Le maïs encore vert est récolté à l'automne avec une ensileuse. Elle fauche les plants et les hache en morceaux de 2 cm.

 

La récolte est ensuite conservée à l'abri de l'air dans un silo. On peut de la même manière faire...

Le champ de blé
2 à 5 kg de céréales et de tourteaux par jour pour la vache
Des céréales et des tourteaux en complément

Pour produire du lait, la vache a besoin d’une alimentation équilibrée,  surtout en période de lactation : apport d'énergie, de protéines, de vitamines et de minéraux. Les fourrages, seuls, ne permettent pas toujours de couvrir tous ces besoins.

Exemple : une vache qui mange 60-80 kg de fourrage, herbe ou maïs par jour reçoit en complément 2 à 5 kg de céréales (énergie) et...

La traite
Une vache produit 25 à 30 litres de lait/jour
La traite : c'est tous les jours !

La traite rythme la vie de l’éleveur et des vaches : 2 fois/jour, 7j/7.

C'est un moment privilégié entre l'éleveur et chacune des vaches, et l'occasion de vérifier la bonne santé de l'animal. Avant chaque traite, l'éleveur nettoie, sèche le pis et tire les premiers jets à la main pour vérifier la fluidité du lait. 

Pour des raisons d'hygiène, la salle de traite et l'ensemble de l'installation (tuyaux, etc.) sont intégralement nettoyés dès la fin de chaque traite.

Une alternative à la traite machine se développe. 5% des...

Le tank à lait
Un lait conservé à 4°C (chaîne du froid)
Le tank à lait : un refroidissement indispensable

Au cours de la traite, le lait est acheminé dans un tank réfrigéré pour y être refroidi de 37°C - sa température dans le pis de la vache - à 4°C, température à laquelle il est stocké.
 
Les éleveurs installent le tank à lait dans un local dédié, propre et accessible au camion-citerne du collecteur.

L’étable
Un espace aéré
L'étable : confort et bonne ambiance

L’éleveur construit l’étable en fonction des spécificités climatiques locales. Une bonne ventilation est indispensable au bien-être des vaches. Le bâtiment doit être aéré pour permettre une bonne circulation de l'air sans courant d'air. Pour le confort des vaches, les litières sont renouvelées régulièrement.

 

Les vaches disposent...

La grange
Paille et foin dans la grange
La grange, lieu de stockage de la ferme

La vache, en tant que ruminant, consomme des quantités importantes de fourrages et de foin. Et c’est dans la grange que l’on stocke celui-ci, sous forme de bottes. 

 

On y stocke également la paille, résidu de la moisson des céréales. La paille sert de litière aux vaches, pour assurer leur confort dans l'étable. Changée...

Le stockage du lisier et du fumier
Lisier et fumier = Engrais naturel
Le lisier et le fumier : les déjections naturelles de la vache

Le lisier est un mélange de déjections (urines, bouses). Il a une consistance liquide. On le trouve lorsque les vaches n'ont pas de litière de paille et que le sol de l'étable est alors recouvert d'un tapis confortable. Il est stocké dans des fosses à lisier.

Le fumier est un mélange de déjections de bovins et de paille de la litière. De consistance solide, il est stocké dans un...

Des épandages maîtrisés
Des épandages maîtrisés
Fumier et lisier : des engrais naturels sous contrôle

L’usage des engrais naturels comme le lisier et le fumier est encadré. Ils sont épandus pendant des périodes réglementaires qui correspondent aussi aux besoins des cultures. Les éleveurs tiennent un cahier d’épandage où ils notent les dates et quantités de fumier ou lisier apportées sur les parcelles.

 

Fumier et lisier...

L'exploitation
Une exploitation à taille humaine, utile à son environnement
Les éleveurs
L'éleveur d'aujourd'hui, seul ou avec un/plusieurs associé(s)
Le troupeau
3 races laitières majeures en France
Le bureau
Des outils informatiques pour une gestion efficace
L'herbe
L'herbe : une bonne partie de l'alimentation de la vache
Le champ de maïs
L'ensilage de maïs, 2ème aliment de la vache
Le champ de blé
Des céréales et des tourteaux en complément
La traite
La traite : c'est tous les jours !
Le tank à lait
Le tank à lait : un refroidissement indispensable
L’étable
L'étable : confort et bonne ambiance
La grange
La grange, lieu de stockage de la ferme
Le stockage du lisier et du fumier
Le lisier et le fumier : les déjections naturelles de la vache
Des épandages maîtrisés
Fumier et lisier : des engrais naturels sous contrôle

L'éleveur laitier, stratège de la qualité

Une exigence de qualité toujours plus élevée

La qualité du lait et la bonne santé du consommateur est au coeur des préoccupations des éleveurs. Cette exigence va aujourd'hui jusqu'à intégrer les notions de nutrition et d'environnement.

1969 : Loi Godefroy, le lait payé à la qualité

Cette loi fixe pour la première fois un standard de qualité à respecter et un système de paiement incitatif pour l'éleveur.

Celui-ci obtient un prix plus ou moins élevé de son lait selon sa composition (matière grasse et matière protéique) et sa qualité bactériologique.

Pour s'en assurer, des analyses sont réalisées au moins 3 fois par mois dans toutes les fermes par des laboratoires interprofessionnels indépendants.
 

Depuis 1999 : Charte des bonnes pratiques d'élevage

Créée par la Fédération Nationale Bovine (FNB) et la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL), il s'agit d'une démarche volontaire soutenue par le CNIEL. Pour l’éleveur adhérent, cette Charte est un outil de développement et de progrès de ses pratiques. Pour le grand public, c’est un outil d’information, une sorte de « livre ouvert » à tous et en toute transparence, sur la façon dont les éleveurs pratiquent leur métier.

Près de 95 % des éleveurs laitiers adhérent à cette démarche.

Elle couvre 6 engagements essentiels, de la traçabilité, la qualité, l'alimentation et santé des animaux, au bien-être et à la protection de l’environnement.

De nouveaux axes de réflexion face à la demande sociétale

Nutrition

Il est aujourd'hui possible de qualifier et quantifier très finement la composition du lait, notamment en proteines (ex : caséine) et acides gras (ex : acide butyrique et acide oléique).

Impact environnemental

Les éleveurs s'efforcent depuis une vingtaine d'années de réduire l'impact environnemental de leur activité. Ces efforts vont continuer à se multiplier grâce à l'engagement de la filière dans un nouveau programme de réduction des impacts environnementaux, "life carbon diary", qui va déployer un outil d'évaluation environnemental auprès de 4000 éleveurs. 

Des formations au service de la qualité

Diagramme des niveaux de formation à l'installation

 

En quelques décennies, l'agriculture française a été profondément transformée (modernisation, agrandissement, spécialisation...). Cette nouvelle agriculture a vu émerger de nouveaux agriculteurs dont les compétences et les façons de travailler ne sont plus les mêmes.

 

Au quotidien, ces nouveaux "chefs d'exploitation" ont appris à utiliser des moyens adaptés (machines, comptabilité, gestion, Internet, informatique, GPS...).

De nombreux parcours scolaires se sont développés du CAP au BTS agricole (2 ans) jusqu'aux diplômes d'ingénieur en agriculture/agronomie (5 ans).

La Charte des bonnes pratiques : 6 leviers qualité à la disposition de l'éleveur

  • 1. Traçabilité et Identification

    L’éleveur assure la traçabilité de ses animaux sur son exploitation

    Identifiés en permanence, les animaux portent une boucle à chaque oreille et possèdent un passeport qui les suit toute leur vie. Le suivi de chaque animal est ainsi assuré de sa naissance jusqu’à sa sortie de l’élevage.

  • 2. Santé du troupeau

    L’éleveur protège la santé de son troupeau

    Une vache en bonne santé produit un lait de bonne qualité ! L'éleveur prend donc bien soin de ses animaux : il utilise les médicaments qui sont prescrits par le vétérinaire et note tous les traitements. Il respecte les précautions règlementaires qui sont nombreuses en France, pour éviter la propagation des maladies contagieuses.

     

  • 3. Alimentation

    L’éleveur garantit à ses animaux une alimentation saine, équilibrée et suivie

    La qualité du lait dépend de l'alimentation de la vache. L'éleveur assure donc à ses animaux une alimentation équilibrée et adaptée à leurs besoins. Ils sont nourris en priorité avec des aliments produits sur l’exploitation. S’ils sont achetés, l’éleveur connaît leur provenance.

  • 4. Qualité du lait et hygiène rigoureuse

    L’éleveur protège la qualité de son lait par une hygiène rigoureuse

    Le local de traite et de stockage est toujours propre. Le matériel utilisé pour traire les vaches et pour conserver le lait aussi. Il est contrôlé et entretenu.
    L’éleveur suit attentivement les analyses de son lait, réalisées très régulièrement.

  • 5. Bien-être et sécurité

    L’éleveur assure le bien-être de ses animaux et la sécurité des personnes intervenant sur son exploitation

    L'éleveur assure à ses vaches de bonnes conditions de vie dans les bâtiments, comme à l’extérieur aux pâturages. Il leur évite stress et blessures, pour qu'elles produisent un lait de bonne qualité. Il veille également à la sécurité des personnes intervenant sur son exploitation (technicien, vétérinaire...).

  • 6. Environnement

    L’éleveur participe à la protection de l’environnement

    Il s’engage à bien gérer les fumiers et lisiers produits par ses animaux pour qu’ils ne polluent pas l’eau et ne salissent pas les chemins. Les abords de la ferme sont bien entretenus. Il trie ses déchets et veille à faire des économies d’eau et d’énergie.

Un métier passion

La prairie et les champs, maillons forts d'un écosystème vertueux

En prise permanente avec le "vivant", la nature et l'animal, l’éleveur est avant tout un passionné ! Un passionné consciencieux, attentif, aux compétences multiples, qui garantit au quotidien la production et la qualité de son lait.

Une forte relation à l’animal

L’éleveur est très attentif à son troupeau. Il est en contact permanent avec ses bêtes. Il est disponible pour elles lorsque c'est nécessaire et s'en occupe jour et nuit si besoin (par exemple pour les mises bas). Les veaux en particulier font l’objet de toutes les attentions et sont très surveillés. Une vraie histoire s’établit ainsi entre l’éleveur et chaque vache laitière, qui dure plusieurs années ! La preuve : l'éleveur sait reconnaître une vache de son troupeau rien qu'à sa mamelle !

Un acteur du paysage

Les éleveurs entretiennent et modèlent le paysage autour de leur exploitation : bois, bosquets, mares, zones humides ou herbages de montagne, contribuant ainsi à l’équilibre écologique et à l'attrait touristique de la France.
Prés, cultures fourragères, prairies... l'élevage de vaches est un rempart à la désertification. Si les prairies n'étaient plus broutées, les terres redeviendraient des friches en quelques années, peu intéressantes ni pour le paysage ni pour la biodiversité.

Un facteur d’équilibre rural

Les éleveurs se sont toujours investis dans la vie des territoires : membres d’associations, élus locaux...  Par leur présence ils contribuent aussi au maintien des écoles et des commerces des villages reculés. Ils participent au développement de leur région en accueillant touristes et écoliers. Ils déneigent les routes en hiver. Et leurs vaches entretiennent les pistes de ski l’été !